Le panneau mythique «Tombouctou, 52 jours» a été enlevé dans le cadre d’un inexplicable projet d’embellissement, sans toutefois entamer la réputation d’avant-poste du désert de Zagora. Les Saadiens lancèrent leur expédition pour conquérir Tombouctou à partir de Zagora en 1591. Les nombreuses caravanes qui passaient par cette oasis isolée lui ont donné son ambiance détendue et cosmopolite. Cette atmosphère se remarque dans le village voisin d’Amezrou, à 1,5 km au sud du centre de Zagora, de l’autre côté de l’oued Drâa.Dans son ancien mellah, des artisans fabriquent des porte-bonheur aux motifs traditionnels berbères, africains, juifs et musulmans — indispensables pour traverser le désert durant 52 jours ! Le djebel Zagora et la palmeraie forment un cadre spectaculaire pour cet avant-poste colonial aux bâtiments quelconques, doté d’un nouvel hôtel de ville rutilant. Ces contrastes disparaissent quand une tempête de sable plonge la ville dans un étrange brouillard cuivré.
En dépit d’une récente modernisation, Zagora demeure essentiellement un centre de commerce, avec un grand marché de produits frais, d’ustensiles, d’artisanat et de bétail, le mercredi et le dimanche. La ville déborde d’animation lors du moussem de Moulay Abdelkader Jilali, qui a lieu en même temps que le Moulid an-Nabi.
Si vous avez assez d’énergie(et de crème solaire et une bonne paire de lunettes de soleil protectrice),grimpez de bon matin au sommet du djebel Zagora, qui domine l’oued Drâa, et admirez la vue. A pied, comptez 2 à 3 heures aller-retour, ou 45 minutes en voiture par la piste qui part sur la droite après le camping de la Montagne. A mi-chemin, vous verrez les ruines d’une forteresse almoravide du XIe siècle. Attention, les installations militaires au sommet sont interdites au public.